J'avais rêvé  
 
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 J'avais rêvé

j'avais rêvé d'un océan
Gris sous le soleil de jamais
Avec debout comme géants
Tous les grands bateaux que j'aimais
Et sur un rocher l'oiseau pétrole
Qui me regarde d'un air drôle
Avec la marée qui se balance
Et les espoirs nés du silence

Que de chemins rouge de sang
Dans cette ville qui s'endort
Ferme ta porte à l'innocent
Ton sommeil vaut son pesant d'or.

J'avais rêvé d'une cité
Immobile dans le lointain
Avec autour comme figées
Les blancheurs fades du matin
Et dans mon grenier, un paradis
Où l'hiver n'aurait pas de prise
Comme une alcôve sous une église
Rien qu'un territoire interdit

Que de chemins rouge de sang
Dans cette ville qui s'endort
Ferme ta porte à l'innocent
Ton sommeil vaut son pesant d'or

J'avais rêvé prendre ta main
Pour t'emmener dans mon exil
Comme une perle du mois d'avril
Bijou de roi dans son écrin
Et des jours entiers avec des fleurs
Sur un tableau grandeur nature
Brins de poésie faire couleur
De tes grands yeux en devanture

Que de chemins rouge de sang
Dans cette ville qui s'endort
Ferme ta porte à l'innocent
Ton sommeil vaut son pesant d'or

(Serge Murin/Michel Thiallier)

© 2014 michelthiallier